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 Un café ? A votre avis ? Moi je le bois noir... [Azraëlle & Dante]

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MessageSujet: Un café ? A votre avis ? Moi je le bois noir... [Azraëlle & Dante]   Un café ? A votre avis ? Moi je le bois noir... [Azraëlle & Dante] EmptyVen 2 Jan - 17:04


Un café ? A votre avis ? Moi je le bois noir...
« Le poète jouit de cet incomparable privilège, qu'il peut à sa guise être lui-même et autrui. » Baudelaire

Aujourd’hui j’ai prévu de me balader en ville pour soutenir la population en ces temps de crise. Je veux que tout le monde voit comme je suis une femme dévouée pour le bien être de la ville. Je veux leur apporter tout le réconfort et la confiance qu’ils espèrent afin de me frayer une place directe dans leur cœur et quand ce sera fait, je pourrais compter sur eux pour me renvoyer l’ascenseur quand le jour des élections arrivera. En attendant, je dois continuer de sourire un temps soit peu et de me montrer compatissante. Soupire. Cela risque d’être long et fastidieux mais j’imagine que nous n’avons rien sans rien.

C’est une belle journée, fraiche mais le soleil tape malgré l’hiver, pour l’occasion je pense que mon tailleur noir fera son effet. Sombre vous dite ? Moi je réponds, classe. En effet, avec ma peau aussi blanche que l’albâtre, une couleur aussi sombre que le noir n’aura pour seul but que de me mettre en valeur. Une jupe classe mais moulante s’arrêtant au dessus de mes genoux, un pull over en cachemire rose pale que je rentre dans ma jupe mettrait ma poitrine en valeur sans montrer un semblant de peau. Mes longues jambes blanches finissent en escarpin noir de grand créateur et mes cheveux mi long tombent généreusement en cascade de boucles noires corbeau sur mes épaules. Deux petits diamants ornent mes oreilles et mon maquillage est simple et naturel. En me regardant dans le miroir je me trouve absolument parfaite.

« Oui, sauf que tu as 26 ans et non 45… Tu devrais peut être essayé d’être un temps soit peu à la mode. »

Aaaah….Encore cette voix…. Je sais ce qu’elle signifie. Mais je ne la laisserais pas faire. Je n’y accorde aucune importance et marche jusqu’à mon armoire pour en retirer un petit flacon de médicament. J’en prends deux et tente de me calmer.

« Tes petites pilules vont me faire taire pendant un temps mais tu sais très bien que je reviendrais. »

Malheureusement, la voix disait vraie. Je ne sais pour combien de temps j’arriverais à me retenir mais un jour ou l’autre, je sais que mes migraines et mes pertes de mémoire vont revenir et ce jour là, il se pourrait que ma réputation en prenne un coup et que ma vie ne soit de nouveau gâchée par la cadette de la famille Force. Il ne faut pas que je laisse ce fâcheux contre temps me priver de ma journée. Je ne dois plus y penser et continuer comme si de rien était.

Soupirant, je fini de me préparer et me dirige vers la sortie de ma demeure où un chauffeur m’attends pour me conduire sur la place de la maire. En chemin, je tente de ne pas penser à tout ce qui m’est arrivé dans la vie mais cela m’est impossible, je revois sans cesses les sangles blanches de l’hôpital psychiatrique qui m’empêchent de faire le moindre mouvement, j’étais sans cesse bourrée de médicament et quand ce n’était pas le cas j’étais prisonnière des heures durant dans le bureau d’un psychiatre qui n’arrivait pas à comprendre que je n’étais pour rien dans toute cette histoire. Tout ce que je voulais dans la vie c’était d’être élue reine de mon lycée car j’étais la plus jolie, la plus intelligente et la plus populaire. J’aurais ensuite intégrée une bonne université et aurait fait la fierté de ma famille. Mon avenir aurait du être tout tracé, je me serais lancée dans la politique et aurait été un vrai requin et pourquoi pas gravir les échelons ?! Mais tout ca m’a été enlevé en une seule soirée. Une soirée dont je ne garde aucun souvenir… C’est trop injuste.

Je n’ai plus le temps de me lamenter sur ma vie que la voiture s’arrête déjà devant un café. Le chauffeur m’indique qu’il avait pensé que j’aurais apprécié de prendre mon petit déjeuné avant de commencer la journée. Je le remercie, descend de la voiture et lui demande de venir me chercher ici même à 17h. Je le regarde s’en aller et me tourne vers le café. Mouais, un peu miteux, très bohème dans son genre.

« Surement le rendez vous des artistes. »

Me dis-je à moi-même. J’avance lentement et regarde droit devant, des yeux se lèves et des sourires se perdent. Des clients me reconnaissent, d’autre pas. Certain me parlent et d’autre restent en retrait. C’est pénible mais je ne peux y échapper car c’est mon devoir de satisfaire mes fans. Du coin de l’œil, je remarque un garçon qui prend un café seul en lisant une revenue, tout ce qui se passe autour de lui à l’air de lui passer totalement au dessus de la tête. C’est amusant car il me rappelle un élève que j’ai récemment rencontré à l’université de New Lagon. J’étais venue faire un discours et il n’avait pas écouté un seul mot de ce que j’avais dit. Quand je l’ai interpelé dans le couloir pour lui demander son avis quant aux mots que j’avais prononcé, j’ai été surprise de voir qu’il avait tout entendu même s’il ne m’avait pas écouté et qu’il s’en souvenait. C’était remarquable. Je pense que sur le coup, je lui avais sourit franchement car j’étais réellement impressionnée. Disant au revoir à la foule, je me dirige vers cet élève.

« Excusez moi, cela vous ennuierez que je me joigne à vous ? »

Je le regarde en souriant et attend sagement sa réponse. J’ai beau être adjointe du maire, je ne suis pas irrespectueuse pour autant, s’il dit qu’il ne désire aucune compagnie et bien aussi humiliante que risque d’être cette réponse, je m’en irais comme convenue.


FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.
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